Loose sur l'arête Küffner au Mont Maudit

Massif : Mont Blanc

Carte : IGN 3630 OT

Bibliographie : Ascensions au pays du Mont-Blanc, Lelong/Laroche

Caractéristiques :
Course d'arête essentiellement neigeuse (50°), avec des passages rocheux (4a max) et de mixte. Course d'altitude donc vaut mieux être acclimaté (on se situe entre 3700 et 4465m).

Accès au refuge : couloir de neige/glace à 45-50°.

Difficulté : IV/D

Saison favorable : Quand l'arête n'est pas trop enneigée et cornichée. En général de mai à octobre.

Approche :
La course commence du bivouac de la Fourche situé sur l'arête de la Brenva. L'accès au refuge est à lui tout seul une petite course (AD).
De l'Aiguille du midi, descendre l'arête neigeuse sous les yeux ébahis des touristes Japonais, en direction du col du midi. Passer à droite du Gros Rognon, et se diriger vers la Tour Ronde, en faisant gaffe aux crevasses et ponts de neige foireux. Une fois dans le cirque Maudit, viser la base du couloir issu du col de la Fourche.
Franchir la rimaye (passage technique à 70° en fin de saison), et remonter le couloir (45-50° sur 150m) pour aboutir au col de la Fourche. De là, gagner sur la gauche le refuge-bivouac de la Fourche (12 places) versant italien de l'arête de la Brenva.

Réalisation :
Levé 3h00.

Les 2 cordées d'italiens qui passaient la nuit avec nous au bivouac partent rapidement pour la küffner. Confiants, sous un ciel étoilé, on les suit de près sur l'arête. Par moment les avalanches du versant sud du Mont-Blanc nous font froid dans le dos ! Malgré ça on avance assez vite dans les passages de mixtes techniques de la première partie de l'arête.

Mais soudain, c'est le drame. Vers 5h30 des nuages viennent couvrir les plus hauts sommets... très vite le mont blanc et le Maudit se couvrent. On assiste alors à un levé de soleil rouge, annonciateur de mauvais temps. A cet instant on se souvient des livres de Frison Roche ou de Bonnati qui décrivent l'histoire d'alpinistes perdus dans la tempêtes sur le Mont Blanc... La descente du Maudit à la boussole peut s'avérer délicate dans la tempète si l'on perd les traces de la voie normale. On décide néanmoins de continuer "pour voir" comment la météo évolue. On rejoint les 2 cordées d'italiens au pied d'un raide ressaut qu'il faut contourner versant brenva par du mixte. Ils attendent pour voir comment évolue le temps. On décide d'en faire autant.
Au bout d'une demi heure d'attente dans le vent, on décide malgré nous de faire demi tour. En effet, le temps se couvre de plus en plus et la neige commence à faire son apparition !

On gagne le col de la Fourche et on s'engage dans la pénible desescalade du couloir d'accès au refuge sur les rochers en rive gauche. Au bout d'un certain temps, les rochers s'interrompent et laissent place à une pente de glace de 50°, et plus bas la rimaye. On installe un premier rappel de 50m sur un bequet merdique, en espérant pouvoir sauter la rimaye. Mais le rappel est trop court ! Il neige et les pierres qui dévalent le couloir sifflent à 5m de nous... Grosse ambiance ! On installe un relais sur 2 broches et c'est sur un abalakov qu'on tire un deuxième rappel permettant de sauter la rimaye. On prend alors pieds dans la combe maudite et on se prépare à remonter péniblement dans le brouillard la vallée blanche jusqu'à l'Aiguille du midi.

On a la surprise de sortir du brouillard au col du midi ! On peut enfin apercevoir les sommets du Mont Blanc et du Maudit sous le soleil ! On aurait pu sortir la küffner dans le brouillard et descendre la voie normale du Maudit sous le soleil...

Timing approximatif :
1er jour : 5h. En fin de saison le couloir d'accès au bivouac de la fourche est souvent en glace, ce qui était notre cas. Dans ce cas, on tire des longueurs dans le couloir, ce qui double l'horaire...

2ème jour : no comment

Participants : Jérôme, Thomas et Basu

Date : 13/08/2005

Remarques :

• Par Basu :
  Encore un "but météo" ! ça fout les boules, surtout que la küffner était en bonnes conditions et que les météos française et italienne annonçaient du grand beau...
  Comme on dit dans ces cas là : ça sera por la prochaine fois !