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De Modane à Chamonix en VTT

Auteur : bart-S

Massif : Alpes du Nord

Carte : 3633ET, 3634OT, 3630OT et Vallées d'Aoste

Bibliographie : Pas grand chose, peu de topos trouvés sur le net ou dans la littérature.

Caractéristiques :
Une semaine de vacances pour relier Modane à Chamonix avec pour arme un VTT. Des cols de renom à traverser (Iseran, Grand Saint-Bernard, Fenêtre), 3 pays à visiter (France, Italie, Suisse), des centaines de kilomètres parcourus, des milliers de mètres avalés puis descendus, des endroits de bivouac bucoliques à chaque fois, des centaines de photos et une bonne dizaine d'histoires à dormir debout.
Au final, ca donne des superbes paysages, pleins de souvenirs et au moins autant de blessures sur les jambes!

Difficulté : Pour parler en language VTT : M1 à M5, T1 à T3 et E1 à E3

Saison favorable : L'été

Approche :
De Lyon, monter dans un petit TER en direction de Modane. L'avantage des TER, c'est que les VTT y sont acceptés. Attention à ne pas prendre un tgv ou un train vers l'Italie pour lesquels les vélos sont interdits!
Depuis Chamonix, remonter sur le vélo pour quelques dizaines de km supplémentaires (mais on est plus à ça prêt) pour rejoindre la gare du Fayet et sauter dans un TER en direction de Lyon.

Réalisation :
Quelques remarques pour commencer :
Pas mal de choses à transporter pour être autonome (réchaud, tente, duvet, vêtements, kit de réparation…) donc ne pas hésiter à prendre le strict nécessaire. Pour les courses, y’a moyen de gérer au jour le jour puisqu’au moins un village se trouve sur chaque étape.
Le petit porte bagages, bien utile pour ne pas se tuer le dos, complique néanmoins nettement le pédalage et le portage dans les sections montantes.
Enfin, ne pas se fier aux revendeurs de cycles, accompagnateurs en montagne et gardiens de refuge rencontrés…

Nous partons à 3 avec Julie et Greg, Cherpa nous rejoindra le soir du J3 en provenance de Bourg Saint Maurice.

J1 : De Modane au Villaron.
Depuis la gare SNCF de Modane, s’échauffer tranquillement les jambes en empruntant la départementale jusqu’au pont du Nant.
A cet endroit, prendre la piste forestière à droite et rejoindre le bien nommé « Chemin du petit Bonheur » aussi appelé bien moins romantiquement « GR 5 E ». Des bonnes montées et quelques descentes jalonnent ce chemin que l’on ne quittera, bien malheureux, qu’une fois arrivés au Villaron. (ndlr : un détour par Lanslebourg et Lans-le-villard est possible si quelqu’un a un « titane » de Giant mal en point dans votre groupe. Vous pourrez y rencontrer un charmant « biker » qui vous expliquera que le titane a un problème de cassette et que le GR5 montant à l’Iseran est roulant…)
Quelques lignes suffisent à décrire l’itinéraire, c’est que la journée doit être courte et facile ! En fait pas tant que ça quand même.
Au Villaron, trouver donc une petite place dans un champ à l’abri des regards indiscrets et face à la pointe de Charbonnel pour un bivouac bien mérité.

J2 : Du Villaron à Val d’Isère.
Un seul objectif au programme de l’étape : le col de l’Iseran.
Sur les bons conseils de notre ami Biker, nous entamons la montée par le GR5 et ses quelques épingles qui vous réchauffent vite les muscles de bon matin. On s’aperçoit rapidement que le chemin est bien moins funky que prévu et la majeure partie de la section se résumera à du poussage-portage. A noter un passage roulant entre le chalet des Gardes et le Vallon, tout de même.
La partie descendante entre les Roches et les Erès est pas bien mieux avec un chemin entravé de gros rochers et des ornières bien vicieuse.
La toute dernière partie jusqu’à la chapelle Saint Barthélémy pour rejoindre la route est en revanche plus heureuse. On notera ici la quasi-collision avec la voiture d’un berger qui nous affirmera ne jamais avoir vu de vélo passer par là depuis 20 ans…
Bref, pas une partie de plaisir ce petit GR5…Malgré le côté « papa » de la route, on ne saurait que trop recommander de l’emprunter pour effectuer cette portion.

Revenons à nos moutons, il nous reste quand même un col à gravir. De la route, un peu de voitures et surtout un objectif : doubler un cycliste en tenue profilée et vélo supra-léger !
Ca sera fait non sans mal…sur une femme…faut savoir ce contenter de ce qu’on a.
Greg casse sa chaîne dans les derniers lacets (trop de puissance cet homme là !) et Julie n’a plus de frein avant (bon, ça frottait alors on a voulu le desserrer sauf qu’on a vider toute l’huile :s ) Une belle équipe de vélos cassés quoi.
Heureusement, l’Iseran est le passage incontournable de tout bon cyclise qui se respecte et un gentil étranger aura la gentillesses de nous sortir un dérive-chaine. Julie attendra pour sa part l’arrivée à Val d’Isère et notre rencontre avec Puj et sa sœur (et le mécano de son team !) qui participent à une étape de la coupe de France de descente.

Descente par la route pour les deux handicapés, j’optionne le passage par le GR5. Chemin fort charmant, mais ses traceurs ont eu la bonne idée de faire toutes les rigoles en pierres tailées…Crevaison-pinçage sanction au bout de la dixième environ et retour sur la route !

Le Ptit Caz’ de Val d’Isère apprendra à nous connaître, parfait pour se restaurer ce ptit endroit !
Dodo sur la pelouse de l’Office des sports le soir. Ne pas négliger les sanitaires avec l’eau chaude pour s’offrir un petit toilettage.

J3 : de Val d’Isère au refuge de la Motte (ou de l’Archeboc). Aussi appelé « l’antre de Luc ».

Lundi, journée de repos, en principe (c’est ce que je leur avait fait croire en tout cas).
Emoussé par sa casse de chaîne, le petit Greg a eu la bonne idée de s’en racheter une. Bingo ! Le petit bruit qui le suivait depuis le début (attribué à la cassette par notre ami biker) a disparu. Il va pouvoir lâcher les freins ! (enfin son vélo reste un titane quand même)

De la route et des paravalanche pour débuter. On file vers le lac du Chervil. A partir de là, compter 3 paravalanches et bifurquer à droite juste à la sortie du dernier, direction Chenal (comme Delphine, diront les connaisseurs).
Une route bien montante nous offre une belle vue sur la Grande Sache et le Mont Pourri. Elle se transforme en piste forestière après Chenal et monte jusqu’à La Legettaz. De là débute une belle descente traversante jusqu’à Bon Conseil. Lieu idéal pour le pique nique et la bière de mi-journée (attention, toutes les superettes étaient fermées à notre passage, ne pas compter sur ce village pour le ravitaillement !).

On renfourche le vélo direction Le Planay Dessus et Dessous (comme les saucisses, saisies Dessus Dessous) puis récupérer le Tour de Haute Tarentaise. Bien roulant au début, puis qui en quelques mètres se transforme de piste forestière à chemin minuscule…Nice. Cela n’arrête pas nos ardeurs et nous rejoignons finalement le refuge en passant par les Savonnes.

Le lendemain 600m de portage nous attendent (faute avouée à moitié pardonnée), et nous décidons donc avec Greg de faire un premier A/R au col du Mont pour monter deux vélos.
Un petit footing dans la descente et l’A/R est conclu en moins d’1h30.
Dans ce laps de temps, Cherpa nous a rejoint et Julie a fait connaissance avec Luc, le gardien du refuge.
Une baignoire naturelle jouxte le refuge. Au bain les garçons !

Entracte : ou Comment nous avons appris à connaître Luc.

A la base, on avait prévu de monter la tente aux alentours du refuge. On avait cependant confié à Julie la mission de voir si y’avait pas mieux…C’était sans savoir dans quoi on s’aventurait !

Elle fît donc la connaissance de Luc, qui lui confia très vite un secret, « leur » secret : il y avait en contrebas un chalet qui n’avait pas été fermé à clef par ses anciens occupants. Il pourrait donc nous accueillir pour la nuit ! Sympa ce Luc…
A la tombée du jour, nous nous laissons donc guider jusqu’au chalet le cœur léger (la pluie était annoncée pour la nuit). Avant de nous quitter, Luc nous propose généreusement un ptit coup de gniole. Qui aurait pu refuser ? Un A/R rapide au refuge après, le voilà qui revient avec 5 verres et une bouteille de Cointreau. Top !

Après quelques minutes de bavardage, la phrase qui va faire basculer notre soirée est sortie « au tiens, regardez, j’ai un jeu de cartes dans ma main ». Luc. Après nous avoir narré l’histoire de filles espagnoles se baignant nues dans « son » lac, le voila qui nous explique la règle d’un jeu à base d’alcool et de gages…
Les détails de l’heure suivante ne seront pas narrés pour ne pas choquer les jeunes 2012 et générations suivantes nous lisant. Pêle-mêle nous noterons quand même un changement de caleçon, un bisou sur les fesses, un striptease, et une fille léchant par terre en se faisant mettre une fessée…Le fil rouge avec Luc était né !

Jour 4 : De l’Antre de Luc à Aoste.

Levé pluvieux, levé heureux. Bien contents d’être au sec dans notre chalet ! Le temps de prendre le ptit dej’ la pluie s’est arrêtée. Nous voilà donc partis vélos sur le dos jusqu’au col du Mont. Arrivée dans le brouillard, ambiance.
On bascule côté italien et on entame la descente sur le Valgrisenche. Le début est sur un petit chemin pédestre, technique mais à peu près roulant, puis on rejoint une piste après avoir franchi un fort charmant pont en pierre. Cette piste amène à la route, que l’on ne quittera plus jusqu’à Aoste (dur de trouver les chemins sur une carte italienne ou sur une 1/50 000ème) On notera la quadruple-crevaison de ma monture pour cause de fond de jante pas tiptop…A force ça commence presque à faire chier. Sisi.

Contre la montre par équipe pour rejoindre l’arrivée et la pizza tant désirée.
Gros repas à un resto italien, pas forcément très propres, et sieste dans un parc sous la pluie…
Après-midi pluvieux, après-midi grincheux.
Pas évident de camper dans une ville, et les hôtels les moins chers sont à 20€/pers la chambre.
Plan B enclenché : ça sera dodo dans un chantier !

J5 : De Aoste au Col du Grand Saint Bernard

Journée 100% route au programme (carte au 1/50 000, fatigue dans les jambes et gros dénivelé obligent).
La météo annoncée est maussade, mais le réveil se fait presque sous le soleil.

La route principale pour monter au col est bien blindée de voitures, mieux vaut l’éviter. Surtout qu’il existe des petites routes permettant de la contourner.
On la quitte donc au bout de 2-3 km en prenant la route à droite direction Valpelline. A Castello, bifurquer à gauche et monter en lacets direction Ayez. On poursuit sur Allein et rejoint par un faux plat (un vrai !) la route principale à Etroubles. Quelques kilomètres plus ou moins obligatoires sur cette grosse route, que l’on n’est pas déçus de quitter juste avant Saint Leonardo. Direction St Rhémi en Bosses.
Grosse pause dans ce joli petit village pour se remplir le ventre de pâtes à 20€ dans un resto avec étoile au guide michelin (…) et surtout achat d’un jambon bien du pays qui nous donnera des forces jusqu’à l’arrivée !

La digestion faite, on remonte sur nos montures pour l’ascension finale. Jolie petite route qui monte doucement mais surement. Se méfier du sommet que l’on croit distinguer en sortant de la fôret, c’est en fait le village useless de Cantoniera…Le sommet, le vrai, est 250m plus haut…
Une petite (grosse) ondée à base de pluie et de grêle plus tard, on rejoint fièrement le col et notre lieu de sommeil du jour : l’hospice du Grand Saint Bernard.
Pour les croyants que nous sommes, c’est le lieu idéal. Des gens chelous quand même là dedans…

J6 : Du col du Grand Saint Bernard à quelque part après Champex.

Après l’intermède routier de la veille, nous retrouvons aujourd’hui les bons vieux chemins et les bons vieux portages. Avec comme cadeau une superbe vue sur le massif du Mont Blanc.

Du col, la journée commence tranquillement par quelques mètres de descente (côté Italie) jusqu’au lieu-dit Mont. Baus.
De là, tout le monde pied à terre et portage de 300m jusqu’à la fenêtre de Ferret. Petite bavante du matin, qui est vite oubliée avec la magnifique descente qui s’en suit jusqu’à Ferret.
Technique mais pas trop, elle offre une vue magnifique sur le Val Ferret et les lacs de Fenêtre. Certainement la plus belle partie de ces 7 jours.
Après la France et l'Italie, nous voilà en plein coeur de la Suisse, de ses villages fleuris et de ses vaches milka.

On rejoint le TMB à Ferret, bien roulant avec des jolis passages.
On a pas osé tenter la section entre Issert et Champex et on a donc choisi l’option route via Orsières.
Pas si anodins ces petits kilomètres de montée entre Orsières et Champex !
Baignade obligatoire au lac de Champex, Greg joue les Mitch Bucanon (?!) et l’on profite d’une pinte bien méritée.

Soleil, fatigue et alcool aidant, on remonte sur nos vélos sereins --.
On suit notre petit TMB préferé jusqu’à plus soif : en gros, jusqu’à ce qu’il fasse nuit et que Cherpa ait plus ou moins fini de décuver !
On se trouve donc un petit emplacement de bivouac au milieu de la montagne, entre « le plan de l’Au » et « Bovines ».

Une remarque sur cette section du TMB entre le plan de l’Au et Bovines : c’est fort peu roulant ! Faudra que l’accompagnateur en montagne nous ayant annoncé le contraire arrive à nous montrer comment on peut rouler au milieu de gros blocs de pierres et racines. A moins d’être champion (ou peut-être vice-champion) du monde de trial, on est pas trop arrivés à comprendre…

J7 : Dernier jour ! De quelque part après Champex à Chamonix.

Réveil matinal : Chamonix s’est transformée en capitale du trail cette semaine, les coureurs de la CCC ne vont pas tarder à suivre nos traces de la journée et les héros de l’UTMB partent aujourd’hui pour leur épopée…Nous nous devons d’être présents pour les encourager au départ !
Après un joli levé de soleil, on commence par le désormais traditionnel portage pour s’extraire de la fôret. Le chemin s’aplanit ensuite et offre une belle traversée jusqu’à Bovines. Encore quelques efforts et on bascule sur la descente à Portalo. Descente pas évidente avec de nombreuses racines et cailloux. En résumé, ça se fait sur le vélo mais doucement…
Julie se fera une belle frayeur en tombant côté ravin, ne devant son salut qu’à une branche d’arbre qui trainait par là !

Du col de la Forclaz, on descend fièrement sur Trient. Pause piquenique pour prendre des forces pour les dernières difficultés, et on poursuit la descente. Pas trop longtemps quand même puisqu’on bifurque juste après « Tête Noire » pour reprendre la montée par quelques lacets bien montants nous menant à « Vers les Ponts ».
La route se transforme peu à peu en piste forestière et monte tranquillement jusqu’au bassin des Esserts. Au niveau de ce bassin, un chemin à gauche nous permet de rejoindre les pistes d’hiver du Tour, côté Vallorcine. C’est là qu’on se rend compte qu’une piste bleue en hiver parait bien plus raide en été sur un vélo…

On suit la piste jusqu’au dernier col de notre périple : le col des posettes. Les montures, les filles et les hommes sont fatigués, mais le soleil brille et nous avons droit à une vue imprenable sur la Verte et les Drus. Que demander de plus ?
Une jolie descente jusqu’au Tour peut-être. Soit. Elle est offerte. Il suffit de suivre les pistes de ski.

Au Tour, les casques sont remplacés par des casques profilés. Les jambes sont épilées et l’EPO est ingurgité. Le contre la montre par équipe jusqu’à Chamonix peut commencer…

On s’arrêtera de façon symbolique à la gare sncf, mais notre objectif est tout autre : le mac do se trouve à une centaine de mètres de là…

Jour 7 : Option Bonus : de Chamonix au Plateau d’Assy après un Mac Do et quelques bières.
En une phrase : c’est très très dur.

Timing approximatif :
J1 : 40 km environ pour 900 m de D+ et 200 m de D-
J2 : 35 km environ pour 1300 m de D+ et 1200 m de D-
J3 : 35 km environ pour 1000 m de D+ et 800 m de D-
Entracte : 5 cartes pour 75cl de Cointreau environ.
J4 : 50 km environ pour 600 m de D+ et 2000 m de D-
J5 : 40 km environ pour 1900 m de D+ et 100 m de D-
J6 : 40 km environ pour 1300 m de D+ et 2000 m de D-
J7 : 55 km environ pour 1200 m de D+ et 1800 m de D-

Total : 300 km environ pour 8500 m de D+ et 8100 m de D-. Deux litres de bières et 75 cl de Cointreau.

Participants : Julie, Cherpa, Greg et Bart-S

Date : 22/08/2009

Remarques :

  • Par bart-S :
    Topo finalisé. Manque plus que les photos du ptit Greg. Mais là il est en train de chopper sur glacier.
  • Par Basu :
    Choueette votre tour, j'attends le récit des jours suivants. Et surtout les photos de la fessée !!
    D'ailleurs, à l'occasion tu m'expliqueras les règles de ce jeu hein ? :)
  • Par Peter :
    Rapport à tout ce qui est photos?